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comme un instrument sacrifié et aveugle, à la réalisation des projets politiques de la démocratie bourgeoise de l’Allemagne ?

Il n’y a dans ce programme que deux points qui ne seront pas du goût des bourgeois. Le premier de ces points est contenu dans la seconde moitié du huitième paragraphe de l’article III, où l’on demande la détermination de la journée normale de travail, l’abolition du travail des enfants et la limitation de celui des femmes, toutes choses qui font faire toujours la grimace aux bourgeois, parce que, amateurs passionnés de toutes les libertés qui tournent à leur profit, ils demandent à haute voix, pour le prolétariat, la liberté de se laisser exploiter, écraser, assommer, sans que l’État s’en mêle. Pourtant les temps sont devenus si durs pour ces pauvres bourgeois, qu’ils ont fini par consentir à cette intervention de l’État même en Angleterre, dont l’organisation sociale actuelle, que je sache, n’est encore nullement socialiste.

|118 L’autre point, beaucoup plus important, et d’un caractère socialiste beaucoup plus déterminé, est contenu dans le dixième paragraphe de l’article III, paragraphe qui, ainsi que je l’ai déjà fait observer, n’a pas été proposé par les rédacteurs mêmes du programme, mais est dû à l’initiative d’un membre du Congrès d’Eisenach et a été présenté au milieu de la discussion du programme. Ce point demande l’appui, la protection (die Forderung) et le crédit de l’État pour la coopération ouvrière et surtout