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bientôt qu’ils avaient commis une grande faute, car malgré l’énergie, la force d’action et l’audace révolutionnaire si bien connues et aujourd’hui si bien prouvées des bourgeois, ils ne peuvent pas pourtant espérer que réduits à eux-mêmes, et sans un peu d’assistance de la part du prolétariat, ils pourront faire une révolution ou seulement constituer l’ombre d’une puissance sérieuse. Cela n’a jamais été d’ailleurs le système des bourgeois de faire la révolution par eux-mêmes. Ce système ingénieux a toujours consisté en ceci : Faire la révolution par le bras tout-puissant du peuple, et en fourrer ensuite les profits dans leur poche. Donc force a été aux bourgeois radicaux de la Volkspartei de s’expliquer, de faire en quelque sorte amende honorable, et de se proclamer également socialistes. Leur socialisme nouveau, qu’ils annoncèrent d’ailleurs avec un grand fracas de paroles et de phrases, ne dépasse naturellement pas les rêves innocents de la coopération bourgeoise.

Pendant tout un an, depuis août 1868 jusqu’au mois d’août 1869, il y eut des négociations diplomatiques entre les représentants principaux des deux partis, ouvrier et bourgeois, et ces négociations aboutirent enfin au fameux programme du Congrès d’Eisenach (7, 8 et 9 août 1869), qui constitua définitivement le Parti ouvrier de la démocratie socialiste.

Ce programme est une vraie transaction entre le programme socialiste et révolutionnaire de l’Asso-