Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/524

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

science, dans la nature du peuple allemand. Il l’appelle un besoin de ce peuple, et il avoue que c’est une nécessité du développement de la patrie allemande.

|74 En un mot, avec toutes sortes de réticences et de ménagements commandés sans doute aussi bien par les circonstances que par les habitudes d’un tempérament plus calme et d’un esprit plus contemplatif et moins irascible, le Dr Johann Jacoby a complètement confirmé la terrible sentence prononcée contre le peuple allemand par son grand compatriote et prédécesseur le Dr Ludwig Bœrne. Ce peuple n’a jamais beaucoup aimé la liberté, et, à moins d’événements extraordinaires et probablement extérieurs, tels qu’une révolution sociale éclatant en France ou dans quelque autre pays du midi de l’Europe, ou bien même en Angleterre, non seulement il sera incapable de renverser lui-même ses tyrans, mais il ne désirera pas même leur chute. Les raisons qui l’empêcheront seront toujours le culte de l’autorité, la piété pour le prince, la foi dans l’État et le respect invétéré pour tous les fonctionnaires et représentants de l’État ; enfin cette bosse de la discipline volontaire et de l’obéissance réfléchie, développée en lui par toute son histoire, et, comme nous venons de le voir, surtout par les trois derniers siècles, le protestantisme ayant consacré par sa bénédiction, en Allemagne, mais seulement en Allemagne, toutes ces dispositions nationales qui font du peuple allemand le peuple le plus librement