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ils ne se seront délivrés ni des soldats, ni du roi, ni du pape, et que, pour démolir tout cela d’un seul coup, avec la propriété et l’exploitation nobiliaires et bourgeoises dont les soldats, le roi et le pape ne sont rien que la conséquence, la consécration et la garantie nécessaires, il n’y a qu’un seul moyen : c’est de faire d’abord chez soi, chacun dans leurs villes, mais en soulevant toutes les villes en même temps, une bonne révolution sociale. Car contre une telle révolution, éclatant simultanément dans toutes les villes et dans toutes les campagnes, il n’y aura ni pape, ni roi, ni soldats, ni noblesse, ni bourgeoisie qui tiennent.

|100 Sous le rapport de la Révolution sociale, on peut dire que les campagnes de l’Italie sont même plus avancées que les villes. Restées en dehors de tous les mouvements et de tous les développements historiques dont elles n’ont payé jusqu’à présent que les frais, les campagnes italiennes n’ont ni tendances politiques, ni patriotisme. Maintenues par tous les gouvernements qui se sont succédé dans différentes parties de l’Italie dans une ignorance et dans une misère effroyables, elles n’ont jamais partagé les passions des villes. Livrées sans partage à l’influence des prêtres, elles sont superstitieuses, et en même temps fort peu religieuses. La puissance des prêtres dans les campagnes n’est donc que très éphémère ; elle n’est réelle qu’en tant qu’elle concorde avec la haine instinctive des paysans contre les riches propriétaires, contre les bourgeois et les villes. Mais