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l’astre brillant qui se lève à Berlin. L’Autriche non seulement a cessé d’être un empêchement pour la Prusse, ou, ce qui veut dire la même chose maintenant, pour l’Allemagne ; son existence séparée est devenue momentanément un besoin ; car on ne se sent pas encore assez préparé ni assez fort à Berlin pour hériter d’elle, pour prendre en pleine possession tout ce qu’elle possède. Si elle allait succomber maintenant, il faudrait en abandonner une bonne part à l’Empire de Russie, et cela ne ferait pas du tout le compte de M. Marx, ni même celui de M. de Bismarck.

Contrairement à M. Marx, M. de Bismarck se garde bien d’insulter et de provoquer le tsar. Pendant quelque temps encore, il aura grand besoin de lui, et par conséquent, loin de l’insulter, il le flatte et se dit son ami. Mais en politique l’amitié ne signifie rien, et M. de Bismarck sait aussi bien que M. Marx lui-même que l’heure de la grande lutte entre le pangermanisme, représenté par la Prusse ou par toute l’Allemagne prussifiée, et le panslavisme personnifié dans le tsar, ne peut manquer de sonner. Mais avant qu’elle ne sonne, il faut en finir d’abord avec la France.

La France a été bien vaincue, cruellement blessée, mais elle n’est point encore abattue. Elle n’est point ruinée, et elle se trouve à peine affaiblie. Quoiqu’on dise, — toujours en considérant toutes ces questions au point de vue des États, |48 non à celui de la Révolution sociale qui aura pour première