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que les marxiens, chefs actuels du Parti de la démocratie socialiste de l’Allemagne, qui eux aussi posent comme but immédiat et premier de l’agitation légale de leur parti la conquête du pouvoir politique, et qui, par conséquent, comme Mazzini, veulent se servir de la puissance musculaire du peuple allemand pour conquérir ce pouvoir, si ardemment convoité, pour l’offrir sans doute à leur chef suprême, le dictateur de l’Internationale, M. Marx.

Il y a aujourd’hui entre le programme politique des marxiens et celui des mazziniens plus de points de ressemblance qu’on ne l’imagine peut-être, et je ne serais nullement étonné si M. Marx, décidément repoussé par tous les révolutionnaires socialistes sérieux et sincères de l’Italie, finissait par conclure une alliance offensive et défensive avec les disciples de son antagoniste irréconciliable, Mazzini. Mazzini, malgré tout son idéalisme, aussi profond que sincère et qui lui faisait mépriser les biens ’matériels pour lui-même, et faisant sans doute une concession nécessaire à la brutalité inhérente aux masses, leur avait fait à peu près toutes les promesses économiques et sociales que leur fait aujourd’hui M. Marx. Il est allé même jusqu’à leur parler de l’égalité économique et du droit de chaque travailleur au produit intégral de son travail. Mais ce seul mot ne contient-il pas en effet toute la Révolution sociale ?

Mazzini, pour les raisons que je viens d’exposer, ne voulait point, il est vrai, de l’antagonisme des classes contre les classes. Mais M. Marx le veut-il