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nouveau. Pour qu’il en soit réellement ainsi, il faut que toutes les pensées, toutes les tendances philosophiques et politiques de l’Internationale, naissant au sein même du prolétariat, aient pour point de départ principal, sinon exclusif, cette revendication économique qui constitue l’essence même et le but manifeste de l’Internationale. Est-ce possible ?

Oui, et cela est en effet. Quiconque a suivi les développements de l’Internationale pendant quelques années a pu s’apercevoir comment cela s’y effectue lentement, sans que cela paraisse du tout, tantôt simultanément, tantôt successivement, et toujours par trois voies différentes, mais indissolublement unies : d’abord par l’organisation et la fédération des caisses de résistance et la solidarité internationale des grèves ; en second lieu, par l’organisation et par la fédération internationale des corps de métier ; et enfin par le développement spontané et direct des idées philosophiques et sociologiques dans l’Internationale, accompagnement inévitable et conséquence pour ainsi dire forcée de ces deux premiers mouvements.

Considérons maintenant ces trois voies dans leur action spéciale, différente, mais, comme je viens de le dire, inséparable, et commençons par l’organisation des caisses de résistance et des grèves.

Les caisses de résistance ont pour objet unique de former le fonds nécessaire pour rendre possibles l’organisation et l’entretien si coûteux des grèves. Et la |30 grève, c’est le commencement de la guerre