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degré de culture, et de leur nationalité. Car pour concevoir le désir et pour avoir le droit d’entrer dans l’Internationale, conformément à ses statuts primitifs, il n’a fallu et il ne faut encore aujourd’hui que les conditions suivantes :

1° Être un travailleur sérieux, c’est-à-dire éprouver réellement les souffrances auxquelles le prolétariat se trouve assujetti de nos jours, ou au moins, si l’on est né dans une classe privilégiée quelconque, vouloir franchement, sans réticences et sans arrière-pensées ambitieuses, la pleine émancipation du monde ouvrier ;

2° Comprendre que cette émancipation ne peut être un fait individuel, ni local, ni le fait |20 exceptionnel d’un métier quelconque ; mais qu’elle ne peut se réaliser qu’à la condition d’embrasser dans une action solidaire les travailleurs de tous les métiers industriels, commerciaux et agricoles, le prolétariat de toutes les communes, de toutes les provinces, de tous les pays, de tous les continents, et de former par conséquent une puissante et réelle organisation de la solidarité internationale de tous les travailleurs exploités du monde entier contre l’exploitation systématique et légale de tous les capitalistes et de tous les propriétaires du monde ;

3° Comprendre que les classes possédantes, exploitantes et gouvernantes, ne feront jamais volontairement, par générosité ou par justice, aucune concession, si urgente qu’elle paraisse et si faible qu’elle soit, au prolétariat ; parce que c’est contre nature,