Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/434

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grande et belle Association n’aurait plus qu’une seule chose à faire, c’est de se dissoudre. Car il faut être vraiment insensé pour s’imaginer que les travailleurs de l’Angleterre, de la Hollande, de la Belgique, de la France, du Jura, de l’Italie, de l’Espagne, de l’Amérique, sans parler des travailleurs slaves, voudront se soumettre à la discipline marxienne.

|17 Et pourtant, si l’on croit, avec les politiciens de l’Internationale de toute sorte, avec les jacobins révolutionnaires, les blanquistes, les démocrates républicains, sans oublier les démocrates socialistes ou marxiens, que la question politique doit faire partie intégrante du programme de l’Internationale, il faudra avouer que M. Marx a raison. L’Internationale ne pouvant constituer une puissance qu’étant une, il faudra absolument que son programme politique soit un, le même pour tous, car autrement il y aurait autant d’Internationales qu’il y aura de programmes différents. Mais comme il est évidemment impossible que tous les travailleurs de tant de pays différents s’unissent librement et spontanément sous un même programme politique, l’Internationale étant aujourd’hui l’instrument nécessaire pour l’émancipation du prolétariat, et cette Internationale ne pouvant garder son unité qu’à la condition de ne reconnaître qu’un seul programme politique, il faudra le leur imposer. Pour ne pas avoir l’air de le leur imposer despotiquement, par un décret du Conseil général ou marxien, il faudra bâcler un