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Avec des dispositions pareilles réellement existantes dans les masses, comment espérer qu’on pourra les attirer par un programme politique quelconque ? Et supposons, comme cela est en effet le cas aujourd’hui, quelles se laissent entraîner dans l’Internationale par un autre appât, comment espérer que le prolétariat de tous les pays, se trouvant dans des conditions si différentes de tempérament, de culture, et de développement économique, pourra s’atteler au joug d’un programme politique uniforme ? On ne pourrait l’imaginer, semble-t-il, sans démence. Eh bien, M. Marx ne s’est pas amusé seulement à se l’imaginer, il a voulu l’exécuter. Déchirant d’un coup de main despotique le pacte de l’Internationale, il a voulu, il prétend encore aujourd’hui imposer un programme politique uniforme, son propre programme, à toutes les Fédérations de l’Internationale, c’est-à-dire au prolétariat de tous les pays !

Il en est résulté un très grand déchirement dans l’Internationale. Il n’y a pas à se faire illusion, la grande unité de l’Internationale a été mise en question, et cela, je le répète, uniquement par le fait du parti marxien, qui, au moyen du Congrès de la Haye, a essayé d’imposer la pensée, la volonté, la politique de son chef à toute l’Internationale. Il est évident que si les résolutions du Congrès de la Haye devaient être considérées comme le dernier mot, ou même seulement comme un mot sérieux, non falsifié, de l’Internationale, notre