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mand, et MM. Bürkly et Greulich, commandants du corps suisse ; MM. Amand Gœgg[1], J.‑Philippe Becker et Rittinghausen, — l’inventeur de la votation directe des lois et des constitutions par le peuple, le plébiscitaire tudesque, — se rangèrent de leur côté comme des auxiliaires volontaires. De plus ils eurent de leur côté quelques Allemands du Conseil général, inféodés à la politique de M. Marx, et quelques Anglais du même Conseil, ignorant complètement la question, mais qui votèrent avec les marxiens par suite d’une mauvaise habitude dont ils paraissent s’être complètement défaits aujourd’hui[2].

Ainsi organisés, les marxiens livrèrent la grande bataille et la perdirent. La question de la législation directe par le peuple, posée par M. Bürkly, défendue avec beaucoup de chaleur et beaucoup d’insolence contre nous par M. Liebknecht, avec beaucoup de réticences diplomatiques par M. Philippe Becker, qui n’aime jamais à se prononcer clairement avant qu’il ne sache de quel côté sera la victoire, et avec une emphase héroïque par M. Amand Gœgg, fut enterrée et éliminée de fait du programme du Congrès. Ce fut une défaite mémorable pour

  1. La Ligue bourgeoise de la paix et de la liberté, représentée par ce champion brillant de la démocratie bourgeoise, et le communisme autoritaire de M. Marx s’étaient donné la main et s’étaient fraternellement embrassés sur le terrain politique, comme il fallait du reste s’y attendre. (Note de Bakounine.)
  2. Les délégués de la Fédération anglaise venaient de voter au Congrès de la Haye contre la majorité marxiste. — J. G.