Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

russe, à l’exclusion de tous les autres, prétendant même qu’il était la seule cause de celui qui n’a jamais cessé de régner en Allemagne, depuis qu’il y a une Allemagne ; en rejetant enfin toutes les hontes et tous les crimes politiques de ce pays de la science et de l’obéissance proverbiales sur les inspirations de la diplomatie russe, M. Marx s’est manifesté d’abord comme un très mauvais et fort peu véridique historien, et ensuite non comme un révolutionnaire socialiste international, mais comme un ardent patriote de la grande patrie bismarckienne.

|6 On sait que le premier Congrès de l’Internationale, tenu à Genève en 1866, a fait justice de toutes ces velléités politiques et patriotiques de celui qui se pose aujourd’hui en dictateur de notre grande association. Il n’en est rien resté dans le programme ni dans les statuts votés par ce Congrès et qui constituent désormais la base de l’Internationale. Donnez-vous la peine de relire les magnifiques considérants[1] qui se trouvent à la tête de nos statuts généraux, vous n’y trouverez que ces mots où il soit fait mention de la question politique ;

« Considérant :

« Que l’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ; que les efforts

  1. Rédigés par Marx lui-même, et adoptés sans changements par le Congrès de Genève. Bakounine a pensé qu’il était de bonne guerre d’opposer aux « velléités politiques et patriotiques » de Marx le texte même des considérants sortis de sa plume. — J. G.