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les bienfaits d’un gouvernement centralisateur, capable de diriger, c’est-à-dire d’empêcher et de paralyser, son développement ; le Conseil général n’ayant été, jusqu’en 1870, précisément dans la période du plus grand développement de l’Association, qu’une sorte de roi d’Yvetot, raisonnant toujours après coup, et se laissant, non par manque de prétentions ambitieuses, mais par impuissance et parce que personne ne l’eût écouté, traîner à la remorque du mouvement spontané des travailleurs de la Belgique, de la France, de la Suisse, de l’Espagne et de l’Italie.

Quant à la question politique, tout le monde sait que, si elle a été éliminée du programme de l’Internationale, ce n’est point par la faute de M. Marx. Comme on devait s’y attendre de la part de l’auteur du fameux programme des communistes allemands, publié en 1848 par lui et par son ami, son confident, son complice M. Engels, il n’a point manqué de placer cette question au premier rang dans la proclamation inaugurale publiée en 1864 par le Conseil général provisoire de Londres, proclamation dont M. Marx a été l’unique auteur. Dans cette proclamation ou circulaire adressée aux travailleurs de tous les pays[1], le chef des communistes autoritaires de l’Allemagne ne s’est point fait faute de

  1. C’est l’Address of the International Workingmen’s Association, qui fut traduite en français et publiée en 1865 par Charles Longuet dans la Rive gauche (à Bruxelles) sous le titre de Manifeste de l’Association internationale des travailleurs. — J. G.