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tous les pays, mais surtout en Italie, où le réveil populaire date de cette insurrection, dont le trait principal est la révolte de la Commune et des associations ouvrières contre l’État. Par cette insurrection la France est remontée d’un seul coup à son rang, et la capitale de la révolution mondiale, Paris, a repris sa glorieuse initiative à la barbe et sous le canon des Allemands bismarckianisés.

L’effet en fut si formidable partout, que les marxiens eux-mêmes, dont toutes les idées avaient été renversées par cette insurrection, se virent obligés de tirer devant elle leur chapeau. Ils firent plus : à l’envers de la plus simple logique et de leurs sentiments véritables, ils proclamèrent que son programme et son but étaient les leurs. Ce fut un travestissement vraiment bouffon, mais forcé. Ils avaient dû le faire, sous peine de se voir débordés et abandonnés de tous, tellement la passion que cette révolution avait provoquée en tout le monde avait été puissante.

Aussi faut-il admirer le courage autant que l’habileté de M. Marx qui, deux mois plus tard, eut l’audace de convoquer |35 une Conférence de l’Internationale à Londres pour lui présenter son pauvre programme. Cette audace s’explique d’ailleurs par deux faits. D’abord, le Paris populaire était décimé, et toute la France révolutionnaire, à très peu d’exceptions près, était momentanément réduite au silence. Et ensuite, la grande majorité des Français qui étaient venus la représenter à Londres étaient