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M. Engels) — de leur empereur pangermanique.

Ce que M. de Bismarck a fait pour le monde politique et bourgeois, M. Marx prétend le faire aujourd’hui pour le monde socialiste, au sein du prolétariat de l’Europe : remplacer l’initiative française par l’initiative et la domination allemandes ; et comme, selon lui et ses disciples, il n’y a pas de pensée allemande plus avancée que la sienne, il a cru le moment venu de la faire triompher théoriquement et pratiquement dans l’Internationale. Tel a été l’objet unique de la Conférence qu’il avait réunie, |25 en septembre 1871, à Londres.

Cette pensée marxienne est explicitement développée dans le fameux Manifeste des communistes allemands rédigé et publié en 1848 par MM. Marx et Engels. C’est la théorie de l’émancipation du prolétariat et de l’organisation du travail par l’État. Il paraît qu’au Congrès de la Haye, M. Engels, effrayé de l’impression détestable qu’avait produite la lecture de quelques pages de ce Manifeste, s’est empressé de déclarer que c’était là un document vieilli, une théorie abandonnée par eux-mêmes. S’il a dit cela, il a manqué de sincérité ; car à la veille même de ce Congrès, les marxiens se sont efforcés de répandre ce document dans tous les pays. D’ailleurs, il se trouve littéralement reproduit, avec tous ses traits principaux, dans le programme du Parti démocratique socialiste des ouvriers allemands. Le point principal, qui se retrouve également dans le manifeste rédigé par M. Marx en 1864 au nom du Con-