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tourne contre moi et, parmi beaucoup d’autres aménités, il lance contre moi l’accusation d’avoir fondé dans l’Internationale, et avec le but évident de la détruire, une société secrète pernicieuse nommée l’Alliance. Mais ce qui m’a semblé le comble du ridicule, c’est que, pendant que je restais tout tranquillement à Locarno, très loin de toutes les sections de l’Internationale, M. Marx m’accusait de mener une terrible intrigue, — voyez comme on se trompe quelquefois en jugeant les hommes par soi-même, — une intrigue ayant pour but de transporter le Conseil général de Londres en Suisse, avec l’intention évidente d’y asseoir ma dictature. La circulaire finit par une démonstration très savante et tout à fait victorieuse de la nécessité qu’il y avait — et qui n’existe plus aujourd’hui, paraît-il — de maintenir le Conseil général à Londres, cette ville ayant paru, jusqu’au Congrès de la Haye, à M. Marx être le centre naturel, la vraie capitale du commerce mondial. Il semble qu’elle a cessé de l’être depuis que les ouvriers anglais se sont révoltés contre M. Marx, ou plutôt depuis qu’ils ont deviné ses aspirations à la dictature et qu’ils ont eu connaissance des moyens par trop habiles dont il a fait usage pour la conquérir.

Mais c’est à partir de septembre 1871, époque de