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ni finances, ni chassepots, ni canons Krupp. Mais, par contre, il a un remarquable génie d’intrigue et une résolution qui ne s’arrête devant aucune vilenie ; il a en outre à son service un nombreux corps d’agents, hiérarchiquement organisés et agissant en secret sous ses ordres directs ; une sorte de franc-maçonnerie socialiste et littéraire dans laquelle ses compatriotes les Juifs allemands et autres occupent une place considérable et déployent un zèle digne d’une meilleure cause. Il a eu enfin le grand nom de l’Internationale, qui exerce une puissance si magique sur le prolétariat de tous les pays, et dont, pendant trop longtemps, il lui a été permis de se servir pour réaliser ses projets ambitieux.

C’est depuis 1869, mais surtout depuis 1871, que M. Marx est entré en campagne. Jusqu’au Congrès de Baie (septembre 1869), il avait su masquer |18 ses projets. Mais les résolutions de ce Congrès ayant excité sa colère et ses craintes, il ordonna à tous ses féaux une attaque générale et furieuse contre ceux qu’il commença désormais à haïr comme des adversaires irréconciliables de son principe et de sa dictature. Le feu s’ouvrit successivement contre mes amis et moi, mais surtout contre moi, d’abord à Paris, ensuite à Leipzig et à New- York, enfin à Genève. Au lieu de boulets, les artilleurs marxiens nous jetèrent de la boue. Ce fut un déluge de calomnies stupides et immondes.

Déjà au printemps 1870 je savais, M. Outine (un petit Juif russe qui par toutes sortes de vilenies