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Après l’insuccès du mouvement du 20 septembre à Lyon, Bakounine, qui s’était rendu à Marseille où il arriva le 30, se remit à écrire ; mais ce qu’il écrivit alors fut une œuvre nouvelle, et non pas la simple continuation des feuillets emportés de Neuchâtel. Cette œuvre nouvelle (restée inachevée), on la trouvera à la p. 73 du présent volume, sous le titre de Manuscrit de 114 pages rédigé à Marseille.

On s’explique aisément que Bakounine ait renoncé à utiliser, à ce moment, les feuillets 81 bis-125 qu’il avait sous la main. Il y a, dans ces quelques pages, des choses d’une réelle valeur, en particulier un examen de ce que deviendrait le socialisme en Europe si la France était vaincue, suivi d’une critique du programme adopté au Congrès d’Eisenach, en août 1869, par la Sozial-demokratische Arbeiter-Partei d’Allemagne, et de considérations sur les débats du Congrès de Bâle (septembre 1869) et les attaques de Moritz Hess contre Bakounine dans le Réveil. Mais ces choses n’eussent pas trouvé de lecteurs au milieu du tumulte de la guerre. Aujourd’hui, au contraire, elles seront lues comme une intéressante contribution à l’histoire du mouvement socialiste international.

J. G.