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tion impériale, qu’autant elle se montra incapable au point de vue de l’organisation du service de l’État, service qui d’ailleurs ne fut jamais ni son objet, ni son but, autant elle fut idéale et parfaite au point de vue de l’organisation du dévouement à la dynastie et aux intérêts de cette bande d’exploiteurs ou de pillards de l’État, qui ont constitué, pendant ces derniers vingt ans, le monde officiel et officieux de la France.

Servir ces intérêts à tout prix, par tous les moyens et quand même, en leur sacrifiant tous les intérêts de la France ; consolider |50 la puissance de ce monde impérial sur le déshonneur, sur la ruine, sur l’esclavage de la France, — telle a été la pensée, l’âme vivante de toute l’administration impériale ; elle a pénétré jusqu’aux os tous les fonctionnaires, militaires et civils, de l’empire, au point de devenir leur point d’honneur, leur conscience, leur passion.

Aussi qu’avons-nous vu et que voyons-nous encore à cette heure ? L’administration impériale, militaire et civile a trahi la France. Oui, c’est vrai. Mais a-t-elle jamais trahi l’empereur et sa dynastie ? Les généraux ont livré les armées et les forteresses de la France aux Prussiens. Les préfets et les maires de l’empire leur ont ouvert et continuent de leur ouvrir les portes de leurs villes. Ils nourrissent, ils fêtent l’ennemi, et livrent au gibet des Prussiens les malencontreux volontaires qui osent troubler la joie de ces bons étrangers. De résistance