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leur mérite. On serait bien embarrassé si on voulait leur en trouver un autre.

|16 Ce gouvernement a bien été acclamé, mais non élu, par le peuple de Paris. Il ne peut donc pas être considéré comme l’expression des sympathies et de la volonté de ce peuple. Paris ne l’a point imposé à la France, il l’a subi lui-même par nécessité. Voulant sans doute prouver qu’il ne pensait pas à constituer le gouvernement politique de la France, il y a mis, sans aucun égard pour leurs différences politiques, tous les députés plus ou moins irréconciliables du Corps législatif, à commencer par MM. Picard, de Kérairy et Jules Favre, jusqu’à M. Rochefort, en leur adjoignant encore le général Trochu, partisan avoué des Orléans, disciple et admirateur enthousiaste du maréchal Bazaine.

Ce gouvernement n’est donc pas le représentant régulier, légitime de l’idée politique et sociale de la France. La seule chose qu’il ait représentée dès l’abord, et qu’il représente encore aujourd’hui, c’est la détresse de la France en général et de Paris en particulier. |17 C’est en même temps la résolution énergique et désespérée du peuple français de ne céder aux Prussiens « ni un pouce de son territoire, ni une pierre de ses forteresses », et de ne pas même entrer en pourparlers avec eux tant qu’il restera un seul soldat allemand sur la terre de France.

Telle est donc l’unique signification, l’unique mission, tel est l’unique droit du gouvernement provisoire : défendre le pays à outrance, par tous les