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régulière ; pourvu que ses privilèges économiques, et notamment celui d’exploiter le travail du peuple, soient garantis énergiquement par la puissance de l’État. Mais que cet État s’appelle français ou prussien, cela lui est vraiment bien égal.

Les bourgeois qui liront ces lignes crieront à la calomnie. Hélas ! ce n’est qu’une bien pâle expression d’une vérité qui crève les yeux, et qui n’a jamais été aussi palpable qu’à cette heure où la France est en train de périr, et où elle périra certainement si le peuple travailleur des villes et des campagnes ne vient promptement à son secours.

[[1]. Voici bientôt un mois que l’infâme régime des Bonaparte, renversé par les baïonnettes prussiennes, a croulé dans la boue. Un gouvernement provisoire, composé de bourgeois plus ou moins radicaux, a pris sa place. Qu’a-t-il fait pour sauver la France ? ]

En présence de l’immense catastrophe qui menace d’anéantir ce beau et grand pays, la sottise et l’impuissance flagrantes et |4 désormais constatées des hommes qui composent ce gouvernement ne peuvent inspirer que l’indignation et le dégoût.

Et d’abord comment se sont-ils emparés de ce pouvoir quasi-dictatorial qu’ils exercent pour le malheur et pour la ruine de la France ? L’ont-ils con-

  1. Cet alinéa, que je place entre crochets, a été biffé par Bakounine dans son manuscrit. L’auteur l’a reproduit à peu près textuellement dans L’Empire knouto-germanique : voir tome II, p. 386, ligne 17. — J. G.