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nous convaincre que nulle part ne peuvent se produire |247 des phénomènes et des faits contraires à ce que nous savons des lois de la nature ; mais elle est incapable de nous donner la moindre idée sur les êtres, nécessairement matériels, qui peuvent exister dans d’autres mondes et même sur les planètes de notre |248 propre système solaire. Dans ces conditions, la connaissance scientifique de ces mondes est impossible, et nous devons y renoncer une fois pour toutes.

S’il est vrai, comme le suppose Laplace, dont l’hypothèse n’est pas encore suffisamment ni universellement acceptée, s’il est |249 vrai que toutes les planètes de notre système se soient formées de la matière solaire, il est évident qu’une identité bien plus considérable encore doit exister entre les phénomènes de toutes les planètes de ce système et entre ceux de notre globe terrestre. |250 Mais cette évidence ne pourrait pas encore constituer la vraie science, car la science est comme saint Thomas : elle doit palper et voir pour accepter un phénomène ou un fait, et les constructions a priori, les hypothèses les plus rationnelles, n’ont de valeur pour elle |251 qu’alors qu’elles se vérifient plus tard par des démonstrations a posteriori. Toutes ces raisons nous renvoient, pour la connaissance pleine et concrète, sur la terre.

En étudiant la nature de notre globe terrestre, nous étudions |252 en même temps la nature universelle, non dans la multiplicité infinie de ses phénomènes, qui nous resteront à jamais inconnus, mais