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et religieuses. Par conséquent, il est défendu, sous peine d’absurdité, de fonder quoi que ce soit sur cette idée. Comme dernier terme du savoir humain, elle ne peut lui servir de base.

Une détermination importante et dernière qui résulte non de cette idée, mais du fait de l’existence d’une quantité infinie de mondes séparés, exerçant incessamment les uns sur les autres une action mutuelle qui constitue proprement l’existence de chacun, c’est qu’aucun de ces mondes n’est éternel ; que tous ont eu un commencement et tous auront une fin, si éloignés qu’ait été l’un et que doive être l’autre. Au sein de cette causalité universelle qui constitue l’être éternel et unique, l’Univers, les mondes naissent, se forment, existent, exercent une action conforme à leur être, puis se désorganisent, meurent ou se transforment, |230 comme le font les moindres des choses sur cette terre. C’est donc partout la même loi, le même ordre, la même nature. Nous ne pourrons jamais savoir rien au-delà. Une infinité de transformations qui se sont effectuées dans l’éternité du passé, une infinité d’autres transformations qui se font à cette heure même, dans l’immensité de l’espace, nous resteront éternellement inconnues. Mais nous savons que c’est partout la même nature, le même être. Que cela nous suffise !

Nous ne demanderons donc plus quelle est l’origine de la matière universelle, ou plutôt de l’Univers considéré comme la totalité d’un nombre infini de mondes séparés et plus ou moins organisés ; parce