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côté, par cela même qu’une telle influence existe, elle devient pour nous tôt ou tard un moyen certain de connaissance[1]. Cette relation se vérifie d’une manière remarquable dans le cas présent. L’étude la plus parfaite possible des lois du système solaire dont nous faisons partie est pour nous d’un intérêt capital, et aussi sommes-nous parvenus a lui donner une précision admirable. Au contraire, si la notion exacte de l’univers nous est nécessairement interdite, il est évident qu’elle ne nous offre point, excepté pour notre insatiable curiosité, de véritable importance[2]. L’application journalière de l’astronomie montre que les phénomènes intérieurs de chaque système solaire, les seuls qui puissent affecter ses habitants, sont essentiellement indépendants des phénomènes plus généraux relatifs à l’action mutuelle des soleils, à peu près comme nos phénomènes météorologiques vis-à-vis des phénomènes

  1. D’où je conclus logiquement qu’aucun monde, si éloigné et si invisible qu’il soit, n’est fermé d’une manière absolue à la connaissance de l’homme. (Note de Bakounine.)
  2. Probablement Auguste Comte veut dire par là qu’elle ne nous offre pas d’importance immédiatement pratique et qu’elle ne peut influer que très indirectement et très faiblement sur l’arrangement de notre existence matérielle sur cette terre ; car cette curiosité insatiable de l’intelligence humaine est une force morale par laquelle l’homme se distingue peut-être plus que par toute autre chose du reste du monde animal, et dont la satisfaction est par conséquent très importante pour le triomphe de son humanité. (Note de Bakounine.)