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que nous puissions |213 nous y arrêter un instant. Il est évident que notre univers visible, si immense qu’il puisse nous paraître, n’est qu’un ensemble matériel de corps très restreint à côté d’une quantité infinie d’autres univers semblables ; qu’il est par conséquent un être déterminé, fini, relatif, et, comme tel, se trouvant en rapport nécessaire d’action et de réaction avec tous ces univers invisibles ; que, produit de cette solidarité ou de cette causalité infiniment universelle, il en porte en lui, sous la forme de ses propres lois naturelles et des propriétés qui lui sont particulièrement inhérentes, toute l’influence, le caractère, la nature, toute l’essence. De sorte qu’en reconnaissant la nature de notre univers visible, nous étudions implicitement, indirectement, celle de l’univers infini, et nous savons que dans cette immensité invisible, il y a sans doute une quantité infinie de mondes et de choses que nous ne connaîtrons jamais, mais qu’aucun de ces mondes, aucune de ces choses ne peut présenter rien qui soit contraire à ce que nous appelons les lois de notre univers. Sous ce rapport, il doit exister dans toute l’immensité une similitude et même une identité absolue de nature ; car, autrement, notre monde à nous ne pourrait exister. Il ne peut exister qu’en conformité incessante avec l’immensité comprenant tous les univers inconnus.

Mais, dira-t-on, nous ne connaissons pas non plus et nous ne pourrons jamais reconnaître notre univers visible ? — En effet, il est fort peu probable que la