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conque d’absolu. L’univers, c’est-à-dire l’ensemble de toutes ces choses, avec toutes leurs propriétés qui, leur étant inhérentes, et formant proprement leur essence, déterminent les lois de leur mouvement et de leur développement, et sont, tour à tour, les effets et les causes de cette quantité infinie d’actions et de réactions partielles, dont la totalité constitue l’action, la solidarité et la causalité universelles ; cet univers, cette éternelle et universelle transformation toujours reproduite par cette infinité de transformations partielles qui se produisent en son sein, cet être absolu et unique, ne peut avoir ni de commencement ni de fin. Toutes les choses actuellement existantes, y compris les mondes connus et inconnus, avec tout ce qui a pu se développer en leur sein, sont les produits |209 de l’action mutuelle et solidaire d’une quantité infinie d’autres choses dont une partie, infiniment nombreuse, sans doute, n’existent plus sous leurs formes primitives, leurs éléments s’étant combinés en des choses nouvelles, mais qui, pendant tout le temps de leur existence, ont été produites et maintenues de la même manière que le sont aujourd’hui les choses présentes, que le seront demain les choses à venir.

Pour ne point tomber de nouveau dans l’abstraction métaphysique, il faut se rendre bien compte de ce qu’on entend par ce mot de causes ou de forces agissantes et produisantes. Il faut bien |210 comprendre que les causes n’ont point d’existence idéale, séparée, qu’elles ne sont rien en dehors des choses