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lisme. Ils le disent bien dans tous leurs écrits, mais de manière à ne pouvoir être entendus que par le petit nombre de leurs élus.

N’étant, moi, ni positiviste, ni candidat à un gouvernement quelconque, mais un franc révolutionnaire socialiste, je n’ai pas besoin de m’arrêter devant des considérations pareilles. Je briserai donc les vitres et je tâcherai de mettre les points sur leurs i.

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Les positivistes n’ont jamais nié directement la possibilité de l’existence de Dieu ; ils n’ont jamais dit avec les matérialistes, dont ils repoussent la dangereuse et révolutionnaire solidarité : Il n’est point de Dieu, et son existence est absolument impossible, parce qu’elle est incompatible, au point de vue moral, avec l’immanence, ou, pour parler plus clairement encore, avec l’existence même de la justice, et, au point de vue matériel, avec l’immanence ou l’existence de lois naturelles ou d’un ordre quelconque dans le monde, incompatible avec l’existence même du monde.

Cette vérité si évidente, si simple, et que je crois avoir suffisamment développée dans le cours de cet écrit, constitue le point de départ du matérialisme scientifique. Ce n’est d’abord qu’une vérité négative. Elle n’affirme rien encore, elle n’est que la négation nécessaire, définitive et puissante de ce funeste fantôme historique que l’imagination des premiers