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livre pourrait voir le jour ; et un an plus tard, du 4 novembre au 11 décembre 1872, il rédigea encore un manuscrit de 75 pages (inachevé) qui, dans sa pensée, comme l’indique une phrase, devait former une suite de L’Empire knouto-germanique[1]. Mais bientôt après, il s’absorba tout entier, avec Cafiero, dans l’affaire de l’achat et de l’aménagement de la propriété appelée la Baronata, près de Locarno, dans laquelle il s’installa en octobre 1873, et qu’il habita jusqu’en juillet 1874 ; puis survinrent la brouille temporaire avec Cafiero, les événements de Bologne (août 1874), la retraite à Lugano, la maladie ; et Bakounine acheva sa carrière agitée et douloureuse le 1er juillet 1876, à Berne, sans avoir pu ni terminer entièrement la rédaction de son grand ouvrage, ni publier la suite de la partie rédigée.

En 1877, les divers manuscrits inédits que Bakounine avait laissés me furent envoyés pour que je m’occupasse, de concert avec mes amis de la Fédération jurassienne

  1. Bakounine avait songé à joindre encore à L’Empire knouto-germanique, outre l’Appendice philosophique (Considérations sur le fantôme divin, etc.), un autre appendice, ou bien un chapitre spécial, où il se proposait de traiter une question qui lui tenait fort à cœur, la question germano-slave. Il l’avait annoncé à la page 90 de la première livraison de l’Empire knouto-germanique (voir Œuvres. t. II, p. 413), où il dit : « À la fin de cet écrit, en jetant un coup d’œil sur la question germano-slave, je prouverai par des faits historiques irrécusables que l’action diplomatique de la Russie sur l’Allemagne a été nulle ou presque nulle jusqu’en 1866 ; et qu’à partir de 1866, le cabinet de Pétersbourg a puissamment contribué à la réussite des projets de Bismarck ». Cet appendice ou ce chapitre ne paraît pas avoir été rédigé ; mais Bakounine a traité à plusieurs reprises la question dans d’autres écrits, en particulier dans une Lettre aux Sections internationales du Jura (encore inédite), de 1872, et dans son livre russe Gosoudarstvennost i Anarkhia, publié en 1873.