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de la détresse pécuniaire dans laquelle il se débattait depuis son retour à Locarno (le calendrier-journal contient, sur la misère endurée pendant l’hiver 1870-1871, des détails poignants dans leur brutalité). À Florence résidait un gentilhomme russe nommé Louguinine, que Bakounine connaissait ; c’est auprès de lui qu’il se rendit ; ses frères, à Priamoukhino, étaient restés sourds jusqu’à ce moment à ses appels réitérés ; Louguinine promit d’aller les voir, et d’obtenir d’eux qu’ils envoyassent à leur frère aîné quelque argent sur sa part du patrimoine commun resté indivis ; de son côté, l’avocat Gambuzzi promit de trouver à Naples un prêteur qui ferait une avance. En attendant, quelques amis italiens, Friscia, Mazzoni, Fanelli, remirent à Bakounine le peu d’argent dont ils pouvaient disposer, et, le 5 avril, il rentrait à Locarno avec 225 fr. dans sa poche. Dès le 5, il se remettait à son manuscrit, et il y travailla jusqu’au 15. Voici les indications du calendrier-journal :

« Avril 5. Soir, repris brochure-livre[1]. Assez bien. — 6. Brochure-livre. Soir, brochure-livre. — 7. Brochure-livre. Soir, brochure. — 8. Brochure-livre. Soir, brochure-livre. — 9. Brochure-livre. Soir, livre-brochure. — 12, Livre-brochure. Soir, livre-brochure. — 13. Livre-brochure. Soir, livre-brochure. — 14. Livre-brochure. — 15. Soir, brochure[2]. »

Le 23 avril, Bakounine recevait de Naples, par Gambuzzi, mille francs, et le 25 il partait pour le Jura suisse.

  1. Il s’agit de la continuation de la grande note qui s’étend sur les feuillets 286-340, feuillets qui ne me furent pas envoyés.
  2. La note est demeurée inachevée, et par conséquent la brochure aussi.