Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mouvement insurrectionnel, il se rendit à Bologne (juillet 1874) pour y prendre part : mais le mouvement, mal combiné, avorta, et Bakounine dut revenir en Suisse sous un déguisement.

À ce moment, un nuage passa sur l’amitié qui unissait Bakounine et Cafiero ; celui-ci, qui avait sacrifié sa fortune sans compter pour la cause révolutionnaire, se trouvait ruiné, par suite de circonstances qui ne peuvent être expliquées ici, et se vit obligé de mettre en vente sa villa. Bakounine dut quitter Locarno ; il alla s’établir à Lugano, où, grâce à la remise que lui firent à ce moment ses frères d’une partie de ce qui lui revenait sur l’héritage paternel, il put continuer à subsister, lui et sa famille. Du reste, le refroidissement momentané qui s’était produit entre Bakounine et Cafiero ne dura pas, et les relations amicales se rétablirent bientôt. Toutefois, la maladie progressait, ses ravages atteignaient à la fois l’esprit et le corps, et Bakounine n’était plus, en 1876, que l’ombre de lui-même. En juin 1876, dans l’espoir de trouver quelque soulagement à ses maux, il quitta Lugano pour se rendre à Berne ; en y arrivant, le 14 juin, il dit à son ami le docteur Adolf Vogt : « Je viens ici pour que tu m’y remettes sur mes pieds, ou pour y mourir ». On l’installa dans une clinique (J. L. Hug-Braun’s Krankenpension, Mattenhof, 317), où il reçut pen-