Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

du Kapital, et à la lettre écrite par Netchaïef à l’éditeur Poliakof — que j’ai, plus haut, qualifiée de tentative d’assassinat moral.

Une protestation fut aussitôt publiée contre cette infamie, par un groupe d’émigrés russes ; en voici les principaux passages :

« Genève et Zurich, 4 octobre 1872… On a osé lancer contre notre ami Michel Bakounine l’accusation d’escroquerie et de chantage… Nous ne croyons ni nécessaire ni opportun de discuter ici les prétendus faits sur lesquels on a cru pouvoir appuyer l’étrange accusation portée contre notre compatriote et ami. Ces faits nous sont bien connus, connus dans leurs moindres détails, et nous nous ferons un devoir de les rétablir dans leur vérité, aussitôt qu’il nous sera permis de le faire. Maintenant nous en sommes empêchés par la situation malheureuse d’un autre compatriote qui n’est point notre ami, mais que les poursuites dont il est à cette heure même la victime de la part du gouvernement russe nous rendent sacré[1]. M. Marx, dont nous ne voulons d’ailleurs pas contester l’habileté, dans cette occasion au moins a très mal calculé. Les cœurs honnêtes, dans tous les pays, n’éprouveront sans doute qu’indignation et dégoût en présence d’une intrigue si grossière et d’une viola-

  1. Netchaïef venait d’être arrêté à Zurich le 14 août 1872 ; il fut livré par la Suisse à la Russie le 27 octobre 1872.