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lemande, qu’ils doivent absolument défendre leur liberté contre les bandes armées du despotisme prussien. « Ah ! s’écrie-t-il, si la France était envahie par une armée de prolétaires, Allemands, Anglais, Belges, Espagnols, Italiens, portant haut le drapeau du socialisme révolutionnaire et annonçant au monde l’émancipation finale du travail, j’aurais été le premier à crier aux ouvriers de France : « Ouvrez-leur vos bras, ce sont vos frères, et unissez-vous à eux pour balayer les restes pourrissants du monde bourgeois ! » Mais l’invasion qui déshonore la France aujourd’hui, c’est une invasion aristocratique, monarchique et militaire… En restant passifs devant cette invasion, les ouvriers français ne trahiraient pas seulement leur propre liberté, ils trahiraient encore la cause du prolétariat du monde entier, la cause sacrée du socialisme révolutionnaire. »

Les idées de Bakounine sur la situation et sur les moyens à employer pour sauver la France et la cause de la liberté furent exposées par lui dans une courte brochure qui parut, sans nom d’auteur, en septembre, sous le titre de Lettres à un Français sur la crise actuelle.

Le 9 septembre, il quittait Locarno pour se rendre à Lyon, où il arriva le 15. Un « Comité du salut de la France », dont il fut le membre le plus actif et le plus hardi, s’organisa aussitôt pour ten-