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sant malheureusement partie de l’Empire germanique, nous trouvons dans les masses populaires, parmi les paysans, la secte si intéressante et si sympathique des Fraticelli qui osèrent prendre, contre le despote céleste, le parti de Satan, ce chef spirituel de tous les révolutionnaires passés, présents et à venir, le véritable auteur de l’émancipation humaine selon le témoignage de la Bible, le négateur de l’empire céleste comme nous le sommes de tous les empires terrestres, le créateur de la liberté : celui même que Proudhon, dans son livre de la Justice, saluait avec une éloquence pleine d’amour. Les Fraticelli préparèrent le terrain pour la révolution de Huss et de Ziska. — La liberté suisse naît enfin dans ce siècle.

La révolte des cantons allemands de la Suisse contre le despotisme de la maison de Habsbourg est, un fait si contraire à l’esprit national de l’Allemagne, qu’il eut pour con |105 séquence nécessaire, immédiate, la formation d’une nouvelle nation suisse, baptisée au nom de la révolte et de la liberté, et comme telle séparée désormais par une barrière infranchissable de l’Empire germanique.

|121 Les patriotes allemands aiment à répéter, avec la célèbre chanson pangermanique d’Arndt, que « leur patrie s’étend aussi loin que résonne leur langue, chantant des louanges au bon Dieu » :

So weit die deutsche Zunge klingt,
Und Gott im Himmel Lieder singt !

S’ils voulaient se conformer plutôt au sens réel de