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la France. Ils ont rempli noblement, héroïquement leur devoir, car il leur a fallu vraiment un courage héroïque pour oser parler un langage humain au milieu de toute cette animalité bourgeoise rugissante.




Les ouvriers de l’Allemagne sont naturellement les ennemis passionnés de l’alliance et de la politique russe. Les révolutionnaires russes ne doivent pas s’étonner, ni même trop s’affliger, s’il arrive quelquefois aux travailleurs allemands d’envelopper le peuple russe lui-même dans la haine si profonde et si légitime que leur inspirent l’existence et tous les actes politiques de l’Empire de toutes les Russies, comme les ouvriers allemands, à leur tour, ne devront plus s’étonner, ni trop s’offenser, désormais, |97 s’il arrive quelquefois au prolétariat de la France de ne point établir une distinction convenable entre l’Allemagne officielle, bureaucratique, militaire, nobiliaire, bourgeoise, et l’Allemagne populaire. Pour ne pas trop s’en plaindre, pour être justes, les ouvriers allemands doivent juger par eux-mêmes. Ne confondent-ils pas souvent, trop souvent, suivant en cela l’exemple et les recommandations de beaucoup de leurs chefs, l’Empire russe et le peuple russe dans un même sentiment de mépris et de haine, sans se douter seulement que ce peuple est la première victime et l’ennemi irréconciliable |85 et toujours révolté de cet empire, comme j’ai eu souvent