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Bakounine alla dans le Jura aider de sa parole ceux qui luttaient contre ce qu’il appelait « la réaction masquée en coopération » ; ce fut l’origine de l’amitié qu’il contracta avec les militants de cette région. À Genève même, un conflit entre les ouvriers du bâtiment, socialistes révolutionnaires d’instinct, et les ouvriers horlogers et bijoutiers, dits de la « fabrique », qui voulaient participer aux luttes électorales, et s’allier aux politiciens radicaux, se termina, grâce à Bakounine, — qui fit dans l’Égalité une énergique campagne, et y exposa, en une série de remarquables articles, le programme de la « politique de l’Internationale », — par la victoire, malheureusement momentanée, de l’élément révolutionnaire. Les Sections de l’Internationale, en France, en Belgique et en Espagne, marchaient d’accord avec celles de la Suisse française, et on pouvait prévoir qu’au prochain Congrès général de l’Association le collectivisme réunirait la grande majorité des suffrages.

Le Conseil général de Londres n’avait pas voulu admettre l’Alliance internationale de la démocratie socialiste comme branche de l’Internationale, par le motif que la nouvelle société constituait un deuxième corps international, et que sa présence dans l’Internationale serait une cause de désorganisation. Un des motifs qui avaient dicté cette décision était la malveillance de Marx à l’égard de