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jours de septembre, les bonapartistes avaient cru à une révolution, et, sachant fort bien qu’il n’y a point de punition qu’ils n’eussent méritée, ils s’enfuirent et se cachèrent comme des lâches, tremblant devant la juste colère du peuple. Ils savaient que la révolution, elle, n’aime pas les phrases, et qu’une fois qu’elle se réveille et agit, elle n’y va jamais de main morte. Les bonapartistes se crurent donc politiquement anéantis, et, pendant les premiers jours qui suivirent la proclamation de la République, ils ne songèrent qu’à mettre en lieu sûr leurs richesses accumulées par le vol et leurs chères personnes.

Ils furent agréablement surpris de voir qu’ils pouvaient effectuer l’un et l’autre sans la moindre difficulté et sans le moindre danger. Comme en février et mars 1848, les doctrinaires bourgeois et les avocats qui se trouvent aujourd’hui à la tête du nouveau gouvernemement provisoire de la République, au lieu de prendre des mesures de salut, firent des phrases. Ignorants de la pratique révolutionnaire et de la situation réelle de la France, tout aussi bien que leurs prédécesseurs, ayant comme eux la Révolution en horreur, MM. Gambetta |59 et Cie voulurent étonner le monde par une générosité chevaleresque et qui fut non seulement intempestive, mais criminelle ; qui constitua une vraie trahison contre la France, puisqu’elle rendit la confiance et les armes à son ennemi le plus dangereux, à la bande des bonapartistes.

Animé par ce désir vaniteux, par cette phrase, le