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leur connivence secrète avec les Prussiens. La municipalité légale doit être remplacée par un comité révolutionnaire formé d’un petit nombre de paysans les plus énergiques et les plus sincèrement convertis à la révolution.

Mais avant de constituer ce comité, il faut avoir produit une conversion réelle dans les dispositions sinon de tous les paysans, au moins de la grande majorité. Il faut que cette majorité se passionne pour la révolution. Comment produire ce miracle ? Par l’intérêt. Le paysan français est cupide, dit-on ; eh bien, il faut que sa cupidité elle-même s’intéresse à la révolution. Il faut lui offrir, et lui donner immédiatement, de grands avantages matériels.




Qu’on ne se récrie pas contre l’immoralité d’un pareil système. Par le temps qui court et en présence des exemples |37 que nous donnent tous les gracieux potentats qui tiennent en leurs mains les destinées de l’Europe, leurs gouvernements, leurs généraux, leurs ministres, leurs hauts et bas |42 fonctionnaires, et toutes les classes privilégiées, clergé, noblesse, bourgeoisie, on aurait vraiment mauvaise grâce de se révolter contre lui. Ce serait de l’hypocrisie en pure perte. Les intérêts aujourd’hui gouvernent tout, expliquent tout. Et puisque les intérêts matériels et la cupidité des paysans perdent aujourd’hui la France, pourquoi les intérêts et la cupidité des