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commerce, l’industrie, toutes les transactions d’affaires se sont arrêtés. Les contributions indirectes ne donnent plus rien ou presque rien. Les contributions directes se paient avec une immense difficulté et avec une lenteur désespérante. Et cela dans un moment où la France aurait besoin de toutes ses ressources et de tout son crédit pour subvenir aux dépenses extraordinaires, excessives, gigantesques de la défense nationale. Les personnes les moins habituées aux affaires doivent comprendre que, si la France ne trouve pas immédiatement de l’argent, beaucoup d’argent, il lui sera impossible de continuer sa défense contre l’invasion des Prussiens.

Nul ne devait comprendre cela mieux que la bourgeoisie, elle qui passe toute sa vie dans le maniement des affaires et qui ne reconnaît d’autre puissance que celle de l’argent. Elle devait comprendre aussi que la France ne pouvant plus se procurer, par les moyens réguliers de l’État, tout l’argent qui est nécessaire à son salut, elle est forcée, elle a le droit et le devoir de le prendre là où il se trouve. Et où se trouve-t-il ? Certes ce n’est pas dans les poches de ce misérable prolétariat auquel la cupidité bourgeoise laisse à peine de |18 quoi se nourrir ; c’est donc uniquement, exclusivement dans les coffres-forts de Messieurs les bourgeois. Eux seuls détiennent l’argent nécessaire au salut de la France. En ont-ils offert spontanément, librement, seulement une petite partie ?

Je reviendrai, cher ami, sur cette question d’argent,