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aux trois quarts réactionnaire de Lyon, et l’aurait remplacée par un comité révolutionnaire, tout-puissant parce qu’il eût été l’expression non fictive, mais immédiate et réelle, de la volonté populaire ; ce mouvement, dis-je, aurait pu sauver Lyon et, avec Lyon, la France.

Voici vingt-cinq jours qui se sont écoulés depuis la proclamation de la République, et qu’a-t-on fait pour préparer et pour organiser la défense de Lyon ? Rien, absolument rien.

Lyon est la seconde capitale de la France et la clef du Midi. Outre le soin de sa propre défense, il a donc un double devoir à remplir : celui d’organiser le soulèvement armé du Midi et celui de délivrer Paris. Il pouvait faire, il peut encore faire l’un et l’autre. Si Lyon se soulève, il entraînera nécessairement avec lui tout le Midi de la France. Lyon et Marseille deviendront les deux pôles d’un mouvement national et révolutionnaire formidable, d’un mouvement qui, en soulevant à la fois les campagnes et les villes, |5 suscitera des centaines de milliers de combattants, et opposera aux forces militairement organisées de l’invasion la toute-puissance de la révolution.

|3 Par contre, il doit être évident pour tout le monde que si Lyon tombe aux mains des Prussiens, la France sera irrévocablement perdue. De Lyon à Marseille, ils ne rencontreront plus d’obstacles. Et alors ? Alors, la France deviendra ce que l’Italie a été si longtemps, trop longtemps, vis-à-vis de votre