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Lyon se sera soulevé, ou bien lorsque les Prussiens seront à deux jours de distance de Marseille. Donc encore une fois le salut de la France dépend de Lyon. Il vous reste trois ou quatre jours pour faire une révolution qui peut tout sauver… Si vous croyez que ma présence peut être utile, télégraphiez à Louis Combe ces mots : Nous attendons Étienne. Je partirai aussitôt. »

Mais Lankiewicz fut arrêté[1], et les papiers saisis sur lui firent également arrêter plusieurs révolutionnaires lyonnais. À la suite de ce fâcheux événement, et comme ses amis de Marseille se trouvaient, eux aussi, sous le coup d’une menace d’arrestation. Bakounine écrivit, le 16 octobre, à Ogaref, pour lui demander de l’argent, afin de pouvoir, au besoin, se soustraire lui-même aux recherches de la police en se rendant à Barcelone ou à Gênes. En attendant, il occupait ses loisirs forcés, dans sa cachette (un petit logement du quartier du Pharo), à écrire la brochure dont il avait parlé à Bellerio : ce devait être une suite aux Lettres à un Français ; il supprima les pages 81 bis-125 du manuscrit primitif, ne les trouvant plus d’actualité ; et, comme début de cette seconde brochure, dont il écrivit 114 pages, il utilisa le texte même du commencement de la lettre réelle qu’il avait écrite à Palix le 29 septembre :

« Mon cher ami,

« Je ne veux point partir de Lyon sans t’avoir dit un dernier mot d’adieu…. », etc.

Le 23 octobre, il écrivait à son ami Sentiñon, qui s’était rendu de Barcelone à Lyon afin d’y prendre part

  1. Il fut remis en liberté quatre mois plus tard, en février 1871.