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si nombreuses, et qui unissent la prudence, le calcul systématique à l’audace, détruisant systématiquement l’une après l’autre toutes les forces désorganisées que le désespoir de la France leur oppose, marchant d’un pas mesuré, mais d’autant plus victorieux sur Paris. Aujourd’hui, le 2 septembre, quelles nouvelles ont-elles été annoncées par les télégraphes de l’Europe ? L’armée de Mac-Mahon battue et enfermée à Sedan ; l’armée de Bazaine, après un combat désespéré et qui a duré un jour et une nuit, battue sur tous les points et repoussée avec des pertes immenses derrière les fortifications de Metz. Demain, après-demain, nous apprendrons peut-être que Bazaine et Mac-Mahon, coupés et entourés par des forces immensément supérieures de tous les côtés, manquant de provisions et de munitions, ou bien se seront rendus aux Prussiens, ou bien se seront héroïquement laissé détruire jusqu’au dernier homme par eux. Et après ? Après, les Prussiens reprendront leur marche sur Paris, et l’envelopperont de toutes parts de leurs armées fortes au moins de quatre cent mille hommes.

Mais Paris résistera. Oui, il faut espérer, que les ouvriers de Paris, secouant enfin leur inertie coupable, prendront |77 les armes dans leurs mains, ces armes qu’un gouvernement infâme, souffert, et en quelque sorte protégé par la lâcheté et par l’imbécillité des républicains parlementaires, ne veut pas leur donner, il faut espérer que le peuple de Paris, secouant sa torpeur, s’ensevelira avec les Prussiens sous les décombres de la capitale de la France, plutôt que d’y laisser entrer en triomphateur et en maître l’empereur des Allemands. Personne ne doute que le peuple ne soit capable et disposé de le faire et qu’il ne le fasse, s’il ne se laisse point trahir toutefois par ce gouvernement exclusivement