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la douane et les troupes Belges qui la couvrent en cet instant, — et donnant l’exemple à tous, il se mettra à prêcher non par des paroles seulement, — le temps des paroles est passé, — mais par des actes. Car ce n’est plus que l’initiative spontanée des révolutionnaires audacieux qui peut sauver le pays.


Je crois avoir prouvé, un peu trop longuement peut-être, mais par un raisonnement et par un développement de faits irréfutables[1], |27 que la France ne peut plus être sauvée par le mécanisme gouvernemental, dût même ce mécanisme passer entre les mains de Gambetta.

[2] Je suppose le meilleur cas, celui du triomphe de Gambetta avec Thiers et Trochu à Paris. Je le désire maintenant ce triomphe de tout mon cœur, non parce que j’espère qu’en s’emparant de la puissance de l’État, de cette puissance d’action du mécanisme administratif, devant laquelle l’incorrigible Thiers s’est encore tant émerveillé dans la séance du 26 août, ils puissent faire quelque chose de bon pour la France, mais précisément parce que j’ai la forte conviction que la force même des choses, aussi bien que leur désir sincère de sauver la patrie, leur démontreront aussitôt qu’ils ne peuvent plus s’en servir ; de sorte qu’après l’avoir brisée entre les mains des Bonapartistes, ils se verront forcés, conformément aux propositions d’Esquiros, de Jouvencel et du

  1. Au haut de la page 27, Bakounine a récrit ces deux lignes sous cette forme légèrement modifiée : « Je crois avoir prouvé, un peu longuement, il est vrai, mais d’une manière irréfutable… » — J. G.
  2. Cet alinéa (p. 27, l. 4, du manuscrit Bakounine) a été placé, avec quelques changements, dans la Lettre II, p. 5, l. 23, de la brochure (p. 84, l. 13, de cette réimpression). — J. G.