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dépassé les forces des troupes, dites régulières. Les vraies troupes régulières, dans une semblable lutte, sont les volontaires. Mais par volontaires, il ne faut pas entendre des engagés volontaires incorporés dans l’armée, car ils ne seront alors que des conscrits (c’est-à-dire de mauvais soldats, voilà tout). |26 Incorporés dans l’ancienne organisation, ils en seront victimes comme leurs devanciers. Organisez — (j’aurais dit, moi : Laissez librement et spontanément s’organiser) — l’élément volontaire par bataillons comme firent nos pères ; laissez-lui nommer ses officiers, et faire, éparpillé, une guerre de position. Confiez à son audace et à son initiative d’opérer sur les lignes de communication de l’ennemi, ruinant ses approvisionnements et soulevant les provinces conquises. Là est le danger maintenant pour l’ennemi. Quant à vos généraux et à votre armée, faites-en la réserve (les points d’appui) de ces bandes enthousiastes (révolutionnaires), et vous verrez le résultat immédiat. J’ai vu ça en Amérique et j’ai été étonné. L’instinct avait fait plus que l’étude et la science…, etc. Certes il m’est plus désagréable de vous offrir mes services qu’à vous de les accepter. Prouvez que votre patriotisme égale le mien, en les acceptant.

« Général Cluseret. »

Si le général Cluseret est vraiment l’homme énergique et révolutionnaire qu’on dit, il n’offrira plus ses services à un gouvernement quelconque de la France, tout gouvernement centralisateur, qui aurait la prétention d’organiser lui-même, de tutéler (sic) et de diriger la défense du pays, devant nécessairement perdre le pays. Il réunira des volontaires français en Belgique, — et il ne doit pas en manquer, — il les armera tant bien que mal, et se mettant à leur tête, il passera la frontière Belge malgré