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position, sans doute parce qu’un sentiment de décence l’a empêchée de faire autrement. Mais il est certain qu’elle la rejettera, comme elle a rejeté, dans cette même séance la proposition d’abolir les lois qui défendent la vente et le port des armes, si un coup d’État de Trochu, Thiers et Gambetta |25 ne la dissout ou ne la terrorise préalablement.

Vous voyez que cela est devenu une conviction de tous les esprits sérieux et sincères qui veulent le salut de la France, que la France ne peut être sauvée que par un soulèvement spontané, tout à fait en dehors de l’action et de la tutelle de l’administration, du gouvernement, de l’État, quelle que soit la forme de cet État et de ce gouvernement.

Et pour vous le prouver encore davantage, je vais vous citer la lettre tout à fait remarquable adressée récemment par le général franco-américain Cluseret au général Palikao :

« Bruxelles, 20 août 1870.

« Général, je n’ai pas reçu de réponse à ma dépêche d’Ostende du 20 août (dépêche par laquelle Cluseret offrait ses services). J’en suis plus affligé qu’étonné. Défiances et préjugés militaires ne sont plus de saison. Votre système militaire a réalisé point par point mes tristes prévisions… (critique du système militaire en France). Vous ne pouvez remédier aux défectuosités de votre système et réparer nos désastres, qu’en introduisant un élément nouveau dans la lutte, élément terrible qui déroutera la tactique prussienne, l’élément volontaire. Je connais à fond cet élément, je l’ai pratiqué en France, en Italie, en Amérique, je sais ce qu’on peut en attendre et en redouter. Erreur de croire qu’il ne peut accomplir ce qui a