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leurs tout à fait impossible, le gouvernement de Gambetta ne pourra entreprendre ni exécuter aucune réforme radicale et sérieuse de l’administration actuelle. Ce serait vouloir entreprendre et exécuter un mouvement de flanc en présence d’un puissant ennemi, comme celui de Bazaine devant les Prussiens — mouvement qui lui a si mal réussi. Est-ce le temps — rappelez-vous que je parle toujours au point de vue de l’État — est-ce le temps de changer radicalement la machine administrative, alors qu’à chaque instant on a besoin de ses services, de son activité la plus énergique ? Pour la changer, pour la transformer d’une manière tant soit peu radicale et sérieuse, il faudrait la paralyser pendant deux semaines, pendant trois semaines au moins — et pendant tout ce temps il faudrait se passer de ses services, et cela au milieu d’un danger terrible où chaque moment est précieux ! Mais ce serait livrer la France aux Prussiens.

Cette même impossibilité empêchera Gambetta de toucher, d’une manière tant soit peu radicale, au personnel même de l’administration impériale. Il lui faudrait créer des hommes pour le remplacer. Et où trouvera-t-il cent mille fonctionnaires nouveaux ? Tout ce qu’il pourra faire, ce sera de remplacer les préfets et les sous-préfets impériaux par d’autres qui ne vaudront pas beaucoup mieux ; car parmi ces nouveaux fonctionnaires, il y aura, soyez-en certains, puisque c’est dans la logique de la situation actuelle et dans la force des choses — il y aura au moins 7 orléanistes sur (sic) 3 républicains ;

    changements et des suppressions, aux pages 84 (ligne 25) - 42 (ligne 8) de la brochure, aux pages 123 (ligne 10) - 133 (ligne 4) de cette réimpression. — J. G.