Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nature à faire réfléchir les personnes qui affectent de traiter l’empire et l’empereur comme s’ils n’existaient plus. M. le comte d’Estournel, député de la Somme, s’étant récemment rendu dans son département, y donnait des nouvelles de la guerre à un groupe. « Et l’empereur ? » lui demanda-t-on avec empressement. — « L’empereur ? nous prononcerons sa déchéance. » La population, indignée, le roua de coups, et lui avait déjà mis la corde au cou pour le pendre, mais grâce à l’intervention… etc…. Nous sommes loin sans doute de justifier ces actes de violence, mais… etc. »

Voilà qui est clair, n’est-ce pas ? N’ai-je pas raison de dire que le ministère ne perd pas son temps ? Les bonapartistes reprennent décidément foi en eux-mêmes et dans le régime impérial. Maintenant voici ce que j’ai lu dans la Liberté : « Rouher, Schneider, Persigny, Baroche, et le général Trochu, assistent à tous les Conseils des ministres ». Enfin voici encore une correspondance de la Gazette de Turin : « Il paraît qu’une discussion assez sérieuse s’est élevée dernièrement entre le général Trochu et le comte de Palikao. Ce dernier voulait absolument éloigner la garde mobile de Paris, tandis que le général Trochu veut la garder. C’est l’impératrice qui avait obstinément exigé cette mesure du comte de Palikao. Elle ne peut pardonner à la garde mobile d’avoir insulté Napoléon III à Châlons, et craint qu’à la première circonstance elle ne se montre l’ennemie de la dynastie. Trochu ne voulait pas céder, Palikao insistait ; Thiers les a mis d’accord au nom de la patrie. Ce n’est pas la seule opposition que le général Trochu a rencontrée de la part du ministre de la guerre. Il voulait lever l’interdiction prononcée contre les quatre journaux radicaux, et demandait aussi la destitution du préfet de