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|1 Continuation[1].


III


27 août.

Je crois avoir suffisamment prouvé que la France ne peut plus être sauvée par les moyens réguliers, par les moyens de l’État. Mais en dehors de l’organisation artificielle de l’État, il n’y a dans une nation que le peuple ; donc la France ne peut être sauvée que par l’action immédiate, non politique, du peuple, par le soulèvement en masse de tout le peuple français, s’organisant spontanément, de bas en haut, pour la guerre de destruction, la guerre sauvage au couteau.

Quand une nation de trente-huit millions d’hommes se lève pour se défendre, résolue de tout détruire et de se laisser exterminer avec tous ses biens, plutôt que de subir l’esclavage, il n’y a point d’armée au monde, si savamment organisée et munie d’armes extraordinaires et nouvelles qu’elle soit, qui puisse la conquérir.

Toute la question est de savoir si le peuple français est capable d’un tel soulèvement. C’est une question de physiologie historique nationale. Le peuple français est-il, par une série de développements historiques, sous l’influence du bien-être et de la civilisation bourgeoise,

  1. Avec cette Continuation, III, recommence une nouvelle pagination du manuscrit. — Les treize premières pages de la Continuation, III, — qui occupent les pages 166-184 de cet Appendice, — n’ont pas été imprimées dans la brochure de 1870. C’est seulement à partir de la page 14 que le manuscrit a été utilisé, avec des modifications et des suppressions. — J. G.