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Kisseleff, qui devait bientôt se répercuter ailleurs. Bakounine se rendit à Bruxelles, où habitait Marx, expulsé lui aussi de France depuis 1846. De Bruxelles, il écrit à son ami Herwegh : « Les Allemands, ouvriers, Bornstedt, Marx et Engels, — Marx surtout, — font ici leur mal ordinaire. Vanité, méchanceté, cancans, fanfaronnades en théorie et pusillanimité en pratique, — dissertations sur la vie, l’action et la simplicité, et absence complète de vie, d’action et de simplicité, — coquetteries répugnantes avec des ouvriers littéraires et discoureurs, — « Feuerbach est un bourgeois », et l’épithète de bourgeois répétée à satiété par des gens qui tous ne sont de la tête aux pieds que des bourgeois de petite ville ; en un mot, mensonge et bêtise, bêtise et mensonge. Dans une semblable société, il n’y a pas moyen de respirer librement. Je me tiens éloigné d’eux, et j’ai nettement déclaré que je n’irais pas dans leur Kommunistischer Handwerkerverein et que je ne voulais rien avoir à faire avec cette société[1]. »

  1. « Die Deutschen aber, Handwerker, Bornstedt, Marx und Engels, — und vor allen Marx, — treiben hier ihr gewöhnliches Unheil. Eitelkeit, Gehässigkeit, Klatscherei, theoretischer Hochmuth und praktische Kleinmüthigkeit, — Reflektieren auf Leben, Thun und Einfachheit, und gänzliche Abwesenheit von Leben, Thun und Einfachheit, — litterarische und diskurierende Handwerker und ekliges Liebäugeln mit ihnen, — « Feuerbach ist ein Bourgeois » und das Wort Bourgeois zu einem bis zum Überdruss wiederholten Stichworte ge-