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ments de son système actuel. Nous nous vîmes assez souvent, car je le respectais beaucoup pour sa science et pour son dévouement passionné et sérieux, quoique toujours mêlé de vanité personnelle, à la cause du prolétariat, et je recherchais avec avidité sa conversation toujours instructive et spirituelle lorsqu’elle ne s’inspirait pas de haine mesquine, ce qui arrivait, hélas ! trop souvent. Jamais pourtant il n’y eut d’intimité franche entre nous. Nos tempéraments ne la comportaient pas. Il m’appelait un idéaliste sentimental, et il avait raison ; je l’appelais un vaniteux perfide et sournois, et j’avais raison aussi. »

Quant à Engels, Bakounine l’a caractérisé ainsi dans un passage où il parle de la société secrète fondée par Marx (Gosoudarstvennost i Anarkhia, 1874, page 224) : « Vers 1846, Marx s’est mis à la tête des communistes allemands, et, bientôt après, avec M. Engels, son ami constant, aussi intelligent que lui, quoique moins érudit, mais en revanche plus pratique, et non moins bien doué pour la calomnie politique, le mensonge et l’intrigue, il a fondé une société secrète de communistes allemands ou de socialistes autoritaires ».

De Proudhon, voici ce qu’il dit dans un manuscrit français de 1870 : « Proudhon, malgré tous les efforts qu’il a faits pour secouer les traditions de l’idéalisme classique, n’en est pas moins resté toute