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eux-mêmes, s’ils veulent travailler sérieusement à une conciliation.


Lettre III

6 septembre.

[1] Les griefs principaux des ouvriers contre les paysans peuvent se réduire à trois :

Le premier, c’est que les paysans sont ignorants, superstitieux et bigots, et qu’ils se laissent diriger par les prêtres ;

Le second, c’est qu’ils sont dévoués à l’empereur ;

Le troisième, c’est qu’ils sont des partisans forcenés de la propriété individuelle.

Il est vrai que les paysans français sont parfaitement ignorants ; mais est-ce leur faute ? Est-ce qu’on leur a jamais songé à les instruire ? Est-ce une raison de les mépriser et de les maltraiter ? Mais à ce compte, les bourgeois, qui sont incontestablement plus savants que les ouvriers, auraient le droit de mépriser et de maltraiter ces derniers ; et nous connaissons bien des bourgeois qui le disent, qui fondent sur

  1. Le début de cette Lettre III, correspond au haut de la p. 43 du manuscrit de Bakounine, avec quelques changements ; il reproduit ensuite les pages 44 et 45, jusqu’à la ligne 10 de la page 45. Voir à l’Appendice, pages 221 (dernière ligne)-225 (l. 20). — J. G.